Trois mille ans à t’attendre, George Miller
George Miller présente Trois mille ans à t’attendre comme un « anti-Mad Max » et à cet égard, il a réussi son coup. Pour son dernier film, le cinéaste australien a imaginé une romance fantastique autour des légendes orientales et en particulier des djinns, ces génies coincés dans des flacons. Après le spectaculaire et excellent Mad Max: Fury Road, j’étais fort curieux de découvrir cela et plutôt déçu par le résultat. Si l’idée de mêler réalité et fantastique est bonne, avec une maîtrise formelle indéniable — mais qui en douterait encore de la part de George Miller ? —, le fond m’a semblé banal et même vieillot. J’imagine que le scénario se veut féministe, mais aussi nombreuses soient-elles, ces femmes semblent toutes au service ou du moins fortement liées à un génie tout à fait masculin. Et que dire du personnage principal, présenté comme une vieille fille triste et solitaire jusqu’à sa rencontre avec le génie qui illumine sa vie ?
Même en oubliant cette vision assez datée et très hétéronormée des relations amoureuses, Trois mille ans à t’attendre m’a globalement ennuyé. Le film est bavard, avec l’essentiel de l’action qui se déroule entre les murs d’une chambre d’hôtels et uniquement des flashbacks pour en sortir brièvement ici ou là. Et surtout, je n’ai jamais été surpris : le scénario insiste si lourdement sur la solitude du personnage principal que j’ai vu venir l’histoire d’amour dès l’apparition du génie. L’intrigue semble comme sur des rails et même la fin ne m’a pas étonné plus que cela, c’est la plus logique et je l’envisageais bien en amont. Tilda Swinton a beau être Tilda Swinton, elle n’a pas suffi pour moi à inverser la tendance. Heureusement que le long-métrage reste assez court, mais même alors, je ne le conseille pas spécialement.