Train Dreams, Clint Bentley

Train Dreams, Clint Bentley

Publié le

J’ai lancé Train Dreams en ne connaissant rien de plus que le cadre spatio-temporel et l’acteur principal. C’est peut-être la meilleure manière de découvrir le long-métrage de Clint Bentley la première fois, alors si vous comptez le regarder, arrêtez-vous ici. Non pas qu’il y ait réellement de surprises à divulguer, on penche ici bien plus du côté du film d’ambiance que de l’intrigue complexe. La référence à Terrence Malick est évidente et reconnue par le réalisateur lui-même, qui se dit assez logiquement honoré de voir son nom associé à celui du célèbre cinéaste. Sans aller aussi loin dans la collection d’images pompeuses qui défilent sans réelle logique, il est vrai que Train Dreams a ce côté contemplatif qui célèbre la beauté de la nature en même temps que ses dangers. Par bien des aspects, le projet se distingue de la production moyenne : utilisation d’un narrateur à la troisième personne, chronologie floue ou encore ce ratio original qui laisse des bandes noires des quatre côtés. C’est indéniablement un film qui cherche à se démarquer de la moyenne et j’ai apprécié ces petites touches originales.

Sur le fond, c’est l’histoire d’un bucheron de l’Idaho, entre la Première guerre mondiale et les années 1960. Un homme tout à fait banal en un sens, comme le pays en a connu des millions, mais aussi représentatif d’une époque. Il quitte régulièrement sa maison et son épouse pour construire les voies de chemin de fer dont les États-Unis raffolent alors, puis débiter d’immenses arbres multi-centenaires pour participer à l’effort de guerre. Clint Bentley n’essaie pas de proposer une vision historique d’ensemble, il se contente de suivre son personnage à hauteur d’homme, ce qui ne l’empêche pas de glisser quelques critiques bien senties sur les horreurs du racisme, déjà. Les conditions de travail horribles de l’époque sont face à nous, sans que cela ne devienne véritablement un sujet. Au fond, Dream Trains est surtout l’histoire de cet homme qui ne voulait pas quitter son foyer, à une époque où il ne pouvait pas faire autrement. C’est aussi une histoire tragique, ce dont on peut assez vite se douter. La tragédie débarque assez brutalement et pour autant sans surprendre particulièrement le personnage, qui s’y attendait quelque part depuis le début. C’est assez puissant et l’intensité est assez remarquable : mieux vaut l’éviter si vous cherchiez une séance réconfortante.

La réussite du projet tient largement sur deux épaules, celles de Joel Edgerton qui joue le rôle principal. Train Dreams raconte l’histoire de Robert, il est constamment à l’écran et il fallait un acteur capable de déployer la palette d’émotions qui va avec. L’australien n’a plus rien à prouver et il est vraiment excellent ici, avec au passage un maquillage très convaincant pour le faire traverser les époques. Je recommande.

Informations

Année : 2025

  • Nationalité :
  • États-Unis
  • Genre :
  • Drame

Durée : 1h42