Spider-Man: No Way Home, Jon Watts
Il faut bien reconnaître que Marvel a un vrai talent pour construire la saga la plus improbable de l’histoire du cinéma sans perdre la vision d’ensemble et sans perdre les spectateurs en route. Spider-Man: No Way Home demande malgré tout au minimum une bonne connaissance de base de l’Univers cinématographique Marvel et aussi des deux précédentes sagas Spider-Man, celle de Sam Raimi lancée au début des années 2000 et celle Marc Web dans la décennie suivante. Et quand bien même : si ce n’est pas votre cas, vous passerez à côté de multiples clins d’œil, mais vous pourrez comprendre ce qui se passe sans difficultés majeures. Un exploit d’autant plus impressionnant que le long-métrage réalisé par Jon Watts explore pleinement le concept du multivers patiemment mis en place par Marvel.
C’est ce concept qui permet de réunir les trois sagas de Spider-Man en une seule, mais tout en gardant la logique d’ensemble. L’idée de plusieurs univers parallèles avec les mêmes personnages est assez brillante du point de vue de Marvel, elle permet de réunir des morceaux variés qui n’avaient auparavant aucun point commun. Ici, ce sont plusieurs versions de Spider-Man et le temps d’une scène, le Daredevil de Netflix. Mais la porte est désormais ouverte à toutes les interactions, sans perdre de vue l’univers de base, celui créé doucement depuis Iron Man, il y a des années de cela. C’est évidemment une bonne manière pour le studio de garder la main-mise sur toutes ces juteuses licences, mais on peut reconnaître que le travail est bien fait. Ainsi, le concept même de multivers a été introduit par la série Loki et il sera de plus en plus important dans cette phase. Mais Marvel a attendu que le principe soit posé pour réunir les différentes versions de Spider-Man, on peut au minimum saluer la patience et le soin apporté à ce processus.
Pour le reste, Spider-Man: No Way Home est un Marvel des plus classiques, ce qui n’est pas une critique à mes yeux. Si la formule est éprouvée, elle conserve toute son efficacité et ce nouveau blockbuster est un divertissement plaisant et bien mené. Jon Watts n’essaie pas de révolutionner le genre, il se contente de mettre en scène une histoire alambiquée, avec des personnages venus de plusieurs univers différents, ce qui n’est pas une si mince affaire. Quant à Tom Holland, il est parfaitement à l’aise dans cette version adolescente de Peter Parker et sa relation avec MJ, Neds et tous les autres personnages est crédible. Que demander de plus d’un tel monstre cinématographique ?