Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux, Destin Daniel Cretton
Après le succès de Black Panther, Marvel semble enfin avoir réalisé que le monde ne s’arrêtait pas aux frontières des États-Unis et qu’il y avait d’autres pays au-delà. Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux introduit un nouveau personnage dans le monstrueux Univers Cinématographique Marvel, un choix qui semble un petit peu surprenant après le gigantesque combat contre Thanos, mais enfin, ce nouveau superhéros est différent. Comme son nom l’indique, il trouve son origine à l’autre bout du monde, en Chine plus particulièrement et Marvel a réuni un casting (américano-)asiatique pour raconter son histoire. Destin Daniel Cretton n’est pas un habitué des blockbusters immenses qui parcourent la saga, mais cela ne lui permet pas de dévier de la formule consacrée, avec une bonne dose d’action, un gros soupçon d’humour et une histoire qui implique de sauver le monde, rien que ça.
Quand elle est bien réalisée, cette formule vue et revue tant de fois peut encore donner un divertissement convaincant et c’est globalement le cas ici. Le comics original date des années 1970 et il souffre apparemment d’une collection de clichés assez navrante et qui ne passerait plus aujourd’hui. L’histoire a ainsi été bien dépoussiérée, ce qui n’empêche pas de laisser quelques vieilleries, à l’image de la mère qui abandonne tous ses pouvoirs pour suivre l’homme de sa vie. Mais il faut saluer les efforts des scénaristes, qui introduisent notamment plusieurs personnages féminins, secondaires certes, mais pas inutiles pour autant et qui se battent tout autant que les hommes. Destin Daniel Cretton évite aussi l’histoire d’amour qui semblait se pointer grosse comme une maison entre le héros et Katy, même s’il n’est pas question d’aller jusqu’à suggérer une trace d’homosexualité, n’exagérons rien. Et puisqu’il faut de l’action à haute dose dans un Marvel, on peut aussi saluer l’effort réalisé sur le choix des séquences, avec des références évidentes au Wu Xia Pan popularisé par de nombreux films chinois. À ce sujet, la séquence du bus dans les rues de San Francisco est une réussite bluffante, c’est inventif et avec une bonne dose de tension : chapeau.
Pour le reste, on s’éloigne rarement du « business as usual ». Même si Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux reste à part du reste de la saga, les scénaristes ont fait tout ce qu’ils ont pu pour le lier à la grande histoire, en particulier via les traditionnelles scènes post-génériques. On devrait ainsi retrouver Shang-Chi régulièrement dans l’univers Marvel, à l’image de l’implication de Back Panther dans la lutte contre Thanos. Ce qui est une bonne chose en matière de représentativité, mais aussi l’assurance de diluer le personnage dans l’immense bouillie qu’est devenue la saga.