The King’s Man : Première Mission, Matthew Vaughn

The King’s Man : Première Mission, Matthew Vaughn

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À la surprise générale, Kingsman : Services secrets n’était pas le navet attendu à la lecture du synopsis, mais une agréable surprise dans l’ensemble, un film d’espionnage à l’ancienne, avec une bonne dose de second degré. Forcément, Hollywood n’allait pas passer à côté d’un tel succès et ce qui aurait sans doute dû rester à la bonne surprise unique s’est transformée en saga. Dès le deuxième volet, le niveau avait bien baissé et il ne restait surtout qu’un blockbuster bien banal. Manifestement, cela n’a pas suffi et six ans après l’original, Matthew Vaughn revient pour un nouvel épisode. Comme son nom le laisse entendre, The King’s Man : Première Mission est une préquelle censée raconter les débuts de cette organisation de l’ombre qui œuvre pour le bien de l’humanité dans le plus grand des secrets.

Cette saga n’a jamais été très fine, ni bien maligne, ce ne sont pas ses points forts, mais le premier film était au moins assez fun. Hélas, ce n’est pas le cas de cette suite, qui tente de lier la Première Guerre mondiale à la naissance des Kingsman, en imaginant une organisation secrète qui aurait manipulé tous les pays en guerre comme des marionettes. Tout partirait, selon Matthew Vaughn, des dirigeants du Royaume-Uni, de la Prusse et de la Russie, des cousins qui se détesteraient depuis la tendre enfance. L’assassinat de l’archiduc Ferdinand est un coup monté pour provoquer les trois et les forcer à partir en guerre. Raspoutine serait dans cette organisation pour souffler sur les braises russes, et Mata Hari est envoyée à la Maison-Blanche pour tourner une vidéo compromettante avec le président et faire pression pour que les États-Unis restent hors de la guerre. Tout cela n’a aucun sens évidemment, mais après tout, c’est le principe même de la série. The King’s Man : Première Mission pèche avant tout par son trop grand sérieux. Dès la première scène où la mère fait un grand discours au gamin juste avant de mourir, j’ai senti que ça allait être long. Et le film ne m’a malheureusement pas donné tort : d’un bout à l’autre, le scénario enchaîne les séquences au premier degré, avec des morts héroïques totalement absurdes et aucune place pour le moindre humour. Ou alors, des tentatives qui n’aboutissent jamais à rien.

Le choix de Ralph Fiennes pour interpréter le personnage principal n’était sans doute pas le meilleur pour tenter de dérider l’intrigue. Son fils, interprété par Harris Dickinson, s’en sort mieux, mais il n’est pas suffisamment présent pour équilibrer le projet. Rhys Ifans est très impressionnant dans le rôle de Raspoutine1, mais lui aussi ne dure qu’un temps. Au bout du compte, The King’s Man : Première Mission dépasse les deux heures et peine à divertir. Passez votre chemin…


  1. Même si je pense qu’on aurait pu éviter l’allusion à son homosexualité, doublée d’un goût pour les jeunes… certes, le scénario en joue, mais ça n’est pas bien malin. ↩︎

Informations

Saga : Kingsman

Titre original : The King's Man

Année : 2021

  • Nationalités :
  • Royaume-Uni
  • États-Unis
  • Genres :
  • Action
  • Aventure
  • Thriller
  • Guerre
  • Mystère

Durée : 2h11