Furiosa : Une saga Mad Max, George Miller

Furiosa : Une saga Mad Max, George Miller

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Voici le quatrième volet dans ce qui est, contre toute attente, devenu une véritable saga. Quasiment dix ans après, Furiosa : Une saga Mad Max1 n’est pas une suite de l’excellent Mad Max: Fury Road, c’est autant un spin-off qu’une préquelle. Il faut dire que le personnage de Furiosa était déjà au cœur du volet précédent et plus intéressant que celui de Max, assez banal au fond. L’idée de creuser son parcours et de lui dédier un long-métrage entier était déjà présente en 2014, quand George Miller avait finalement décidé de se concentrer sur un seul film pour commencer. Le succès aidant, voici l’histoire de Furiosa avec, comme toujours dans cette saga bizarre, une nouvelle direction encore.

Mad Max: Fury Road surprenait par sa radicalité, l’essentiel du Blockbuster étant consacré uniquement à une course-poursuite. Furiosa : Une saga Mad Max est plus conventionnel, du moins en apparence, avec un film chronologique qui retrace les grands moments de la vie de son sujet. L’univers reste éminemment familier et on découvre par petites touches tous les composants de Fury Road, des personnages aux véhicules que l’on retrouvera par la suite. Le cadre et les personnages sont toutefois différents et George Miller a une véritable histoire à raconter. Ne vous attendez pas à une intrigue fouillée et complexe, l’arc narratif reste aussi simple que dans tous les volets de la saga, même si un effort a été fait côté écriture. J’ai été frappé par la densité du personnage interprété par Anya Taylor-Joy, alors même qu’elle n’a quasiment aucun dialogue. L’actrice a fait un excellent travail sur les regards et les expressions corporelles et le réalisateur a indéniablement fait le bon choix, au lieu de rajeunir numériquement Charlize Theron comme il l’avait prévu au départ. Alyla Browne est elle aussi parfaite dans le rôle de la jeune Furiosa et le travail numérique pour adoucir la transition entre les deux est assez bluffant. Pas parfait, j’ai noté quelques moments vallée dérangeante, mais c’était plutôt bien vu et dans l’ensemble suffisamment discret.

Sur le plan technique, j’étais un petit peu moins convaincu par l’ensemble. Peut-être que je devrais revoir le précédent film et que mon souvenir en est injustement magnifié. Il me semble néanmoins qu’il n’y avait pas autant d’effets visibles, pas nécessairement des effets numériques puisque George Miller continue d’utiliser de nombreuses maquettes et effets pratiques. Néanmoins, le tournage en Australie a été compliqué à cause de la météo, ce qui a poussé à utiliser des éclairages artificiels et à créer des fonds virtuels et franchement, ça se voit. J’ai souvent eu l’impression de voir des acteurs sur un fond vert et je crois que c’est surtout lié à cet éclairage pas naturel. Le cinéaste a toujours l’art de créer des mouvements de caméra totalement fous et d’une fluidité incroyable, tandis que ses décors post-apocalyptiques sont toujours une référence, si bien que l’ensemble reste visuellement agréable. Malgré tout, ce côté artificiel m’a sorti de l’histoire une fois ou deux, aidé il faut bien le dire par un récit pas toujours très inspiré, cela n’a jamais été le fort de Mad Max.

Même si tout n’est pas parfait, j’ai quand même passé un très bon moment devant Furiosa : Une saga Mad Max. George Miller sait filmer des séquences d’action et il a un œil pour des plans acrobatiques et esthétiques en même temps. Furiosa est un personnage intéressant dans cet univers machiste et le discours féministe du projet, quoique discret, mérite le détour. Bref, je recommande, tout en relevant que le précédent me semblait meilleur.


  1. Sans commentaire pour ce titre qui, une fois n’est pas coutume, n’est pas la conséquence d’une traduction malheureuse. ↩︎

Informations

Titre original : Furiosa: A Mad Max Saga

Année : 2024

  • Nationalités :
  • Australie
  • États-Unis
  • Genres :
  • Action
  • Science-Fiction
  • Aventure

Durée : 2h29