
Fountain of Youth, Guy Ritchie
Je préfère habituellement ne rien lire sur un film et découvrir l’œuvre sans aucune connaissance à son sujet, pas même un premier avis sur ses qualités ou défauts. Cette manière de procéder me convient en général parfaitement, j’apprécie les surprises en cours de route et je n’ai pas d’a priori sur ce que je m’apprête à voir. La limite de l’exercice, c’est que je tombe parfois sur un Fountain of Youth. Le dernier long-métrage de Guy Ritchie était pourtant prometteur et la première partie est même plutôt réussie : sans se prendre trop au sérieux, le film enchaîne les séquences un peu absurdes, mais avec une dose d’humour qui fait passer le tout. Hélas, ces bonnes bases glissent doucement, mais sûrement, vers un film d’action idiot et surtout qui commet le crime capital de se prendre beaucoup trop au sérieux. Quand il bascule dans le mauvais ersatz d’Indiana Jones, heureusement qu’il ne reste plus trop longtemps, parce que c’était quand même si mauvais que l’idée d’abandonner en cours de route m’a effleuré, je dois bien le reconnaître.
C’est dommage, parce qu’il y avait un bon film à imaginer en dessous de ces fusillades et de ces immenses caves apparemment cachées depuis des millénaires sous les pyramides égyptiennes. Fountain of Youth aurait pu rester sur la légèreté initiale, le duo formé par John Krasinski et Natalie Portman fonctionne parfaitement bien, tandis que la relation bizarre entre le milliardaire joué par Domhnall Gleeson et le fils de Charlotte semblait étonnamment convaincante. En restant éloigné de toute la mystique débile autour de la fontaine et pire encore, du Vatican (ne me lancez pas sur ce sujet…), le scénario aurait pu être intéressant je pense. Moins mainstream sans doute, mais qui a envie d’un blockbuster de pacotille ? Apple, manifestement.