La femme à la fenêtre, Joe Wright
Adapté d’un roman, La femme à la fenêtre est un thriller au point de départ étonnamment proche de Fenêtre sur cour. Comme dans ce grand classique d’Alfred Hitchcock, on est dans un huis-clos, non pas sur une cour d’immeuble, mais dans une maison qui donne sur une autre maison de l’autre côté de la rue. Anna (Amy Adams) reste enfermée dans sa maison en permanence, elle n’en sort jamais et s’occupe en épiant ses voisins. Un jour, elle assiste à un meurtre dans la maison d’en face, mais personne ne la croit initialement à cause de son état psychologique. Si la trame ressemble fort à une redite, Joe Wright s’en éloigne vite, tout comme le roman qu’il adapte ici. Et malheureusement, quand on sort de l’hommage hitchcockien lourdement appuyé, on entre dans une partie originale… mais ratée.
Il est difficile d’expliquer pourquoi sans dévoiler les coups de théâtre qui s’amoncèlent à la fin. Alors disons simplement que La femme à la fenêtre accumule les mauvaises idées en voulant jouer dans la surenchère et l’on n’y croit pas du tout. C’est dommage, parce que l’ambiance initiale était correcte, même si Joe Wright manque de subtilité. Il parvient malgré tout à créer un thriller palpitant autour d’un héros qui n’est pas digne de confiance. Anna a-t-elle raison ou ses traitements sont-ils la cause de ce qu’elle croit voir ? À défaut d’être très originale, la question est bien amenée et à condition d’oublier la musique lourdingue de Danny Elfman1, on passe un moment correct dans la première partie. C’est de moins en moins le cas, hélas, à tel point que l’on a presque envie d’arrêter avant la fin. Un bon conseil : ne commencez pas.
Trent Reznor et Atticus Ross avaient été initialement embauchés, mais ils ont quitté le projet en cours de route, pour cause de divergences artistiques. Ils n’auraient sans doute pas sauvé le film, mais leur version aurait sûrement été bien meilleure. ↩︎