Enola Holmes 2, Harry Bradbeer
Le premier Enola Holmes était une bonne surprise dans l’ensemble, une variation intéressante autour du mythique détective, avec l’idée d’une sœur adolescente qui refuse les conventions de son temps et décide de devenir détective privée à son tour. Face au succès, Netflix a commandé un deuxième volet et Enola Holmes 2 reprend la même recette et recommence. C’est encore Harry Bradbeer qui est à la réalisation, on retrouve Millie Bobby Brown dans le rôle titre et à ses côtés, le casting reste largement inchangé, avec notamment Henry Cavill dans le rôle de Sherlock. Sans oublier une bonne pincée de féminisme, cela ne peut jamais faire de mal n’est-ce pas ?
Le résultat est un nouveau blockbuster de deux bonnes heures, qui ne révolutionne rien du tout, mais qui sait rester plaisant, à défaut d’être fin. La finesse, ce n’est clairement pas le point fort d’Enola Holmes 2, d’autant moins que le film fait appel à la réalité historique. Il se base en effet sur l’histoire vraie d’ouvrières anglaises qui ont été parmi les premières à faire grève contre la toxicité de leur environnement de travail, dans une usine d’allumettes. Mêler l’histoire à Enola Holmes, voilà une idée originale, mais qui ne fonctionne pas aussi bien que devaient l’espérer les scénaristes. La lourdeur du propos nuit à l’argument, et cette histoire vraie balancée au milieu d’une enquête contre Moriarty — renouveler les méchants n’aurait pas été une mauvaise idée… — ouvre un décalage un petit peu gênant. D’autant que ce féminisme souligné et même surligné tranche avec un scénario où les femmes ont un rôle important, certes, mais sans se défaire des hommes pour autant. Au bout du compte, c’est Sherlock qui doit sauver Enola et cette dernière entretient une romance bien banale avec un homme. Même si le personnage joué par Louis Partridge essaie de casser les stéréotypes en s’intéressant avant tout aux plantes et à la danse, il participe malgré tout aux combats et contribue à sauver la demoiselle en détresse.
Cela étant, Enola Holmes 2 ne se prend pas trop au sérieux et je n’ai pas passé un mauvais moment. Netflix a manifestement de grandes ambitions et une suite est d’ores et déjà sur les rails, mais je ne sais pas si elle est méritée pout autant. Le casting plus féminin et diversifié est bienvenu, mais au fond, cela reste l’univers surexploité de Sherlock Holmes et ce n’est pas très original.