Encanto : La Fantastique Famille Madrigal, Byron Howard et Jared Bush
Encanto : La Fantastique Famille Madrigal1 permet à Disney de continuer à explorer des cultures locales tout en offrant une version modernisée de ses classiques d’animation d’antan. Après le Mexique avec Coco du côté de Pixar, c’est la Colombie qui est à l’honneur ici. Byron Howard et Jared Bush sont à la réalisation et comme on les avait croisés auparavant pour l’épatant Zootopie, j’attendais un nouveau film d’animation moderne, mais j’ai été assez déçu. La forme très conventionnelle n’est pas un défaut, mais la structure du long-métrage animé découpé en chansons a mal vieilli et surtout, le message est assez maladroit. Ou du moins, en partie maladroit.
C’est l’histoire dès Madrigal, une famille qui a hérité de pouvoirs magiques il y a des dizaines d’années de cela et qui utilise ses pouvoirs pour faire le bien pour le village en contrebas. En écrivant ces lignes, je me demande comment Disney a pu passer à côté de cette vision féodale franchement gênante. Le pire est atteint vers la fin quand le village tout en entier vient aider leurs seigneurs en difficulté. Encanto : La Fantastique Famille Madrigal n’est pas daté avec précision et ses créateurs peuvent arguer que l’intrigue se déroule dans le passé, mais peu importe : c’est une conception du monde rétrograde qui n’avait aucune bonne raison d’exister. C’est d’autant plus dommage que le message sur la famille est quant à lui bien plus intéressant et presque moderne. La magie s’évanouit peu à peu et la grand-mère accuse l’héroïne, la seule de la famille à ne pas avoir reçu de don dans son enfance. Alors qu’en réalité, ce sont les non-dits et la pression mise par cette même grand-mère qui sont en cause, un renversement intéressant de la situation par rapport aux contes classiques.
Dommage d’avoir noyé ce bon message au milieu de pratiques médiévales et dans une avalanche de chansons assez vieillottes. À une exception notable, tout de même : celle de Luisa, qui a une force incomparable dans la famille, dépoussière efficacement la formule de la chanson Disney. C’est à l’image de tout le film : un pied dans la modernité, un autre encore dans la tradition dépassée.
Sans commentaire sur le titre français… ↩︎