Don’t Worry Darling, Olivia Wilde
Don’t Worry Darling repose sur un élément de surprise qui n’est pas révélé avant quasiment la fin du long-métrage, alors si vous ne l’avez pas vu et que vous aimez les surprises, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Le deuxième film réalisé par Olivia Wilde, qui joue aussi l’un des personnages secondaires, revisite une idée assez courante en science-fiction sur le thème de la toxicité masculine. Une excellente idée je trouve, qui permet d’éviter la redite et qui offre à un personnage féminin la première place, ce qui reste encore bien souvent trop rare dans ce genre. Et quel personnage, ou plutôt, quelle actrice ! Florence Pugh offre sa performance habituelle, c’est-à-dire qu’elle est tout simplement éblouissante. Don’t Worry Darling tient presque tout entier sur ses deux épaule et elle parvient admirablement à rendre toute la complexité psychologique de son personnage qui découvre peu à peu la terrible vérité sur sa vie idyllique en apparence dans ces États-Unis des années 1950.
Olivia Wilde met en place un univers bien trop lisse et parfait, si bien que le spectateur sait dès les premières minutes qu’il se passe quelque chose de louche. Cette banlieue située au cœur d’un désert et le travail mystérieux qui occupe tous les les maris évoque les recherches américaines de l’époque, mais tout semble malgré tout un petit peu trop sans faille. Plusieurs hypothèses s’ouvrent alors et j’ai trouvé que Don’t Worry Darling parvenait à garder le mystère sur la bonne suffisamment longtemps pour que l’on ait le temps, et le plaisir, d’envisager toutes les options. À cet égard, la conclusion pourrait être décevante, mais je n’ai pas été gêné, car elle arrive assez tard et qu’au fond, elle est moins simpliste qu’elle en a l’air. Le vrai message du film n’est pas tant la simulation à proprement parler, que la débilité des hommes qui l’ont créé. Leur manque d’imagination à reproduire bêtement un schéma des Trente Glorieuses dans tout ce qu’il peut avoir de caricatural, leur vision étroite de ce qu’il faut pour qu’une femme soit heureuse ou encore leur fainéantise à n’imaginer que trois ou quatre histoires fictives pour tous les résidents. Tous ces personnages sont idiots, surtout là où ils sont censés exceller, comme en témoigne la course-poursuite finale où ils échouent lamentablement. Le scénario est à cet égard assez jouissif et bien plus intéressant qu’une énième relecture de Matrix mélangé au Truman Show.