Cruella, Craig Gillespie
Disney poursuit cette surprenante idée de créer des remakes en images réelles de ses classiques d’animation. Cruella reprend ainsi Les 101 Dalmatiens, même si le long-métrage de Craig Gillespie n’est pas tant une nouvelle version qu’une extension de l’univers original. Plus précisément, c’est une préquelle qui ambitionne de présenter la naissance du personnage de Cruella Denfer, quand elle n’était pas encore la grande méchante du dessin animé. Le résultat n’est pas très original, ce qui n’empêche pas que le divertissement reste plaisant et les deux actrices principales justifient la séance.
Craig Gillespie prend son temps pour poser son personnage de méchante et ce n’est qu’à la toute fin de Cruella que toutes les pièces s’assemblent. On découvre d’abord Estella, orpheline qui se trouve une famille avec deux garçons voleurs à Londres. Tous ceux qui ont vu Les 101 Dalmatiens reconnaîtront vite les personnages dessinés par le classique des années 1960, d’autant que cette version se déroule à la même époque, étrangement. C’est assez amusant de voir petit à petit les pièces du puzzle s’assembler, jusqu’aux dalmatiens qui sont déjà présents. La grande idée — c’est peut-être beaucoup dire… —, c’est qu’en attendant Cruella, il y a une autre méchante, nommée ici la Baronne. C’est un calque presque parfait de la future Cruella Denfer et Disney a pioché dans les innombrables clichés sur les gens dans la mode pour créer ce personnage. C’est assez grotesque, mais aussi jouissif, je l’admets et Emma Thompson s’en donne à cœur joie dans ce rôle. Emma Stone s’amuse beaucoup dans le rôle titre et c’est communicatif. Elles portent toutes deux le film et Cruella tient surtout grâce à leurs quatre épaules.
Le reste est plus convenu, avec quand même un style bien marqué assez convaincant et une bande-originale teintée par les 1970’s qui fait mouche. La nostalgie fonctionne à plein, Disney n’invente rien ici, mais enfin, on ne s’ennuie pas. Est-ce qu’il y a vraiment de quoi lancer une nouvelle saga, cela dit ? La fin est grande ouverte, on pourrait difficilement imaginer qu’elle le soit plus, mais je ne suis pas convaincu. D’autant que cette variante de Cruella, qui n’est cruelle ni avec les animaux, ni même avec les humains, n’est au fond pas bien méchante. Cruella fonctionne parce que la baronne est là, mais si ce n’est pas le car par la suite, à quoi bon ?