Bernadette a disparu, Richard Linklater
Adapté d’une pièce de théâtre déjà ceo-écrite par Richard Linklater et elle-même adaptée d’un roman, Bernadette a disparu est un film assez étonnant à suivre. Le titre évoque une disparition, mais elle n’arrive qu’assez tardivement dans l’intrigue… à moins qu’elle ne soit métaphorique ? Quoi qu’il en soit, le long-métrage semble hésiter entre plusieurs directions et peut sembler un petit peu confus par endroit, sans pour autant lui enlever tout intérêt.
Au fond, c’est l’histoire d’une créatrice géniale, la Bernadette du titre interprétée par une Cate Blanchett intense, qui cesse du jour au lendemain de créer. En l’occurrence, cette architecte de renom décide brutalement de tout plaquer à Los Angeles pour suivre son mari à Seattle où, faute de produire quoi que ce soit, elle s’enlise dans une trop grande et vieille maison qu’elle n’a pas rénové entièrement. Misanthrope ou agoraphobe, elle reste autant que possible à l’écart du monde et rumine dans son coin, au point d’alerter son mari qui fait intervenir une psychologue. C’est à ce moment qu’elle fuit sur un coup de tête, abandonnant mari et fille pour se rendre en Antarctique, où elle va retrouver sa passion perdue.
Richard Linklater aurait peut-être mieux fait de se concentrer sur la partie créative et notamment les conséquences pour Bernadette de son choix d’arrêter de créer des bâtiments. Il y avait là une histoire plus simple sans doute et peut-être un film plus puissant. Bernadette a disparu n’y est pas tout à fait, mais est-ce au fond un vrai défaut ? Quand on regarde le résultat sans préjugé, on découvre une histoire de famille touchante et en particulier une superbe histoire mère-fille. Ce n’est pas un chef-d’œuvre, certes, mais je ne trouve pas que ce soit un mauvais long-métrage pour autant…