Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, Peyton Reed
Le personnage d’Ant-Man n’a jamais été mon favori dans l’immense univers cinématographique Marvel. Sa première apparition en 2015 — cela ne nous rajeunit pas… — était divertissante, mais dès le deuxième film, ça se gâtait sérieusement. Le personnage « sauvait » l’humanité en annulant les actions de Thanos dans l’immense bazar indigeste qu’était Avengers: Endgame et on n’en avait plus trop entendu. Jusqu’à son retour, pour le trente-et-unième volet de la saga, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania. La mode étant désormais au multivers dans le MCU, un épisode concentré sur l’univers quantique introduit par le personnage était assez évident. Peyton Reed ne déçoit pas de ce côté, avec un tournage quasiment réalisé exclusivement dans le monde quantique, mais il ne crée pas la surprise pour autant. Son troisième film avec Ant-Man est aussi peu intéressant que les autres, malgré la présence notable de Kang et surtout de son interprète, Jonathan Majors remontant le niveau face à un quatuor d’acteurs bien peu inspirés1. Je n’irais pas jusqu’à dire que je me suis ennuyé et avec deux heures au compteur, c’est un blockbuster relativement court de nos jours, mais j’ai tout de même eu l’impression assez nette qu’un résumé d’un quart d’heures aurait été préférable pour garder un pied dans l’univers.
Il faut dire que le MCU devient d’une telle complexité que cela devient un problème majeur, comme l’illustre d’ailleurs le désintérêt croissant du public. Je comprends et j’apprécie même l’ambition de Disney, qui cherche à ouvrir les horizons en introduisant des concepts aussi complexes que les univers multiples, mais l’effort à faire pour comprendre quoi que ce soit devient immense. Loki a introduit le concept en même temps que le personnage de Kang, qui est en passe de devenir le nouveau Thanos. Alors que l’on pouvait se contenter d’un ou deux films par an, il faut désormais suivre des longs-métrages et des séries, les regarder qui plus est dans le bon ordre en intercalant logiquement les saisons. Et puis on se retrouve dans des univers toujours plus délirants, à l’image de ce Quantumania chatoyant, toujours à un doigt du kitsch ridicule, aux règles absurdes. C’est assez joli à regarder, surtout en 4K sur un écran OLED, mais Peyton Reed n’en fait rien de bien intéressant. Je veux dire, on est dans un monde quantique infiniment petit, rempli de créatures étranges, avec des décors surréalistes et à la fin, on a la gravité, des humains et des combats et vaisseaux qui semblent tout droit sortir de Star Wars. À quoi bon ? Le délire est poussé si loin que plus personne ne semble y croire, surtout pas les acteurs principaux qui paraissent toujours perdus. L’humour Marvel ajoute un petit peu de légèreté bienvenue, mais pas suffisamment pour ne pas se sentir un peu dépassé et, pour le dire franchement, assez désintéressé.
Bon et pour finir, doit-on s’inquiéter pour Bill Murray ? J’étais agréablement surpris au départ de le découvrir dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, le côte agréable a toutefois rapidement disparu. Je ne comprends pas pourquoi on fait appel à un tel acteur pour un rôle aussi peu intéressant et encore moins drôle. Je ne comprends pas non plus pourquoi l’acteur a accepté le rôle. Il avait perdu un pari ?
Ses bonnes performances d’acteur n’en font malheureusement pas un bon humain et il est probable qu’il soit remplacé pour les prochains films. ↩︎