With A Hammer, Yaeji
Découverte par hasard au détour de recommandations, je n’avais jusque-là jamais entendu Yaeji, une artiste américaine d’origine coréenne qui signe avec With A Hammer son premier album. Un marteau musical conçu pour exploser les murs de la prison construite pendant la pandémie… tout un programme, pour un résultat bien plus riche et intriguant que je l’imaginais au départ. À dire vrai, je ne sais pas exactement à quoi m’attendre, j’espérais juste ne pas me retrouver face à de la k-pop, pas du tout à mon goût, mais les 13 morceaux font bien au contraire preuve d’une grande diversité. L’ambiance change constamment, avec un rythme qui peut varier fortement d’une piste à la suivante, mais aussi un côté inclassable, conséquence d’une multiplication des genres.
D’un titre à l’autre, on évolue entre la pop, l’electro, le hip hop, la house, quasiment du jazz ou encore une ambiance trip-hop. With a Hammer ne se résume certainement pas à un seul genre et c’est bien là toute sa force, un melting-pot musical qui résonne remarquablement avec la double origine de Yaeji. La chanteuse n’hésite d’ailleurs pas à passer d’une langue à l’autre, avec une voix haut perchée, presque enfantine qui tranche avec la noirceur des sujets. Mais vraiment, ce qui m’a le plus frappé dès la première écoute et qui devient de plus en plus apparent à chaque retour dans la liste de lecture, c’est bien le mélange des genres et les évolutions constantes de l’album. Le tout sans pour autant former une masse infâme, With a Hammer conserve au contraire une belle cohérence d’ensemble. C’est une belle réussite pour ce premier essai et je suis curieux de garder une oreille sur la carrière de Yaeji.