Wild God, Nick Cave & The Bad Seeds
Nick Cave est de retour avec un dix-neuvième album dont le titre, Wild God, m’inquiétait un petit peu. L’artiste australien a toujours eu un lien avec la religion ou plutôt le concept de divin. Ces dernières années, la vie n’a pas été tendre pour l’artiste australien qui a perdu plusieurs proches, à commencer par deux de ses enfants et je savais qu’il cherchait du réconfort dans cette voie, ce qui est après tout logique. Avec un tel titre, j’avais peur de basculer dans le gospel pur ou, pire, le rock chrétien. J’aurais mieux fait de garder ma confiance pleine et entière1 : Wild God prouve qu’après plus de quarante ans de carrière, Nick Cave & the Bad Seeds n’a en aucun cas dit son dernier mot. Ces dix nouveaux morceaux plutôt simples d’accès sont à la fois immédiatement familiers et différents, non pas parce que le chanteur et pianiste a plongé dans la mélancolie religieuse, bien au contraire.
Au contraire en effet, c’est l’optimisme qui rayonne à travers tout l’album. Un optimisme exubérant par moments, comme sur le morceau « Wild God » ou plus tard sur « Conversion », deux titres qui tirent vers le gospel. Ce sont d’ailleurs deux excellents morceaux qui me mettent en joie à chaque rotation. L’album n’est pas que lumineux, il garde une part sombre comme sur tout ce que Nick Cave ou Warren Ellis touchent. Néanmoins, la tonalité générale est bien plus positive que je l’imaginais au départ et plus lumineuse que sur une bonne partie des productions du groupe. Cela dit, la balance entre noirceur et clarté est un classique tout au long de la carrière de Nick Cave et ce dernier album ajoute une étape de plus dans une direction. Quoi qu’il en soit, je suis ravi que Wild God me rappelle que l’artiste n’a pas perdu de sa superbe et qu’il parvient encore à offrir des compositions nouvelles tout en gardant un lien avec le passé. Réjouissant !
Ma foi, certes. ↩︎