WE, Arcade Fire
Le dernier album d’Arcade Fire ressemble… à tous les autres albums d’Arcade Fire. Le groupe canadien a créé un son typique depuis ses débuts dans les années 2000 et il ne s’en est jamais vraiment éloigné. Et après tout, pourquoi le ferait-il ? Près de vingt ans après sa création, le son Arcade Fire reste toujours aussi efficace, même s’il a forcément perdu en originalité. WE, son sixième album, m’a semblé un petit peu insipide aux premières écoutes, mais je dois dire qu’il finit par se révéler après quelques retours dans la rotation quotidienne.
Après ces quelques écoutes, WE ressemble davantage comme un retour aux sources. Sans retrouver toute l’immédiateté ou l’évidence des deux premiers albums, ces dix nouveaux titres sont plus directs et m’évoquent aussi davantage le savant mélange de noirceur et de fête des débuts. Le groupe n’a plus rien à voir, forcément : ils avaient une vingtaine d’années quand ils ont enregistré Funeral, ils sont désormais tous quarantenaires. Même s’il y a techniquement dix morceaux, Arcade Fire les regroupe par paire, si bien que l’album n’en compte réellement que deux fois moins et avec une progression depuis la crise de panique d’« Age of Anxiety », jusqu’à la douceur finale de « We » qui clot l’ensemble. C’est quasiment un album concept, même si chaque morceau peut avoir sa propre identité indépendante du reste.
Je ne peux pas oublier de mentionner que Peter Gabriel glisse une tête sur l’un des morceaux, on entend sa voix également reconnaissable entre toutes sur « Unconditionnal II (Race and Religion) ». Une agréable surprise à la première écoute, même si ce n’est pas le morceau le plus intéressant de l’album. Et puis, Peter, si tu me lis : il est grand temps de se remettre au travail sur un nouvel album, au lieu de procrastiner. Ça fait vingt ans, Peter.