Unlearning, Walt Disco
La première fois que j’ai écouté Unlearning, j’ai cru à une erreur et que j’avais récupéré un album de David Bowie que je n’avais encore jamais écouté — si seulement c’était possible… Sur un titre comme « How Cool Are You? », c’est troublant à quel point on pourrait entendre le musicien mythique, mais d’un autre côté, le suivant, « Cut Your Hair » m’a projeté dans un album de Talking Heads, avec une voix qui s’approche de celle de David Byrne. Plus loin, c’est le nom de Roxy Music qui me vient à l’esprit… en bref, c’est un joyeux bazar que nous propose Walt Disco, nouveau groupe écossais qui frappe fort avec ce premier album.
Unlearning ne se résume même pas à d’excellentes références à la musique délurée des années 1970 ou 1980, même si l’ouverture s’appuie fortement sur cette période. Walt Disco revendique l’affiliation, notamment avec David Bowie volontiers cité comme référence pour ce groupe résolument et ouvertement queer. Mais leur album est plus complexe qu’il n’y paraît, notamment parce qu’il évolue vers une ambiance plus sombre sur la fin et quasiment industrielle par endroits, bien loin de la pop sucrée des débuts. Il est inutile d’essayer de classer cet album et après tout, c’est bien ce que son titre annonçait : il faut désapprendre, notamment à ranger la musique dans des petites cases bien définies.
Le groupe progresse dans toutes les directions, comme ils en ont envie et avec une assurance qui force le respect quand on pense que c’est leur tout premier album. Il paraît que Walt Disco est aussi une bête de scène, avec des concerts spectaculaires qui leur permettent de travailler les morceaux et de les améliorer en live. En attendant de pouvoir faire cette expérience moi-même, Unlearning a trouvé tout naturellement place dans ma rotation du moment.