RITUAL, Jon Hopkins
De Jon Hopkins, je ne connaissais jusque-là que Immunity, un album sorti en 2013 que j’avais écouté quelque fois et apprécié, sans dire pour autant que c’était le coup de foudre. Je suis tombé un petit peu par hasard sur RITUAL et je dois dire que je suis instantanément tombé sous le charme. D’une part, s’il y a huit morceaux, ils composent en réalité une seule longue piste d’une quarantaine de minutes, ce qui ne peut jamais me déplaire. Mieux, cette composition forme une sorte de parabole avec une lente montée en puissance lancée par une sorte de gong et un premier morceau presque plat. Il n’y a quasiment rien dans ce premier morceau, si ce n’est un horizon d’attente qui se crée et qui se concrétise avec la suite. Le deuxième morceau ajoute ainsi plusieurs instruments et compose une nappe sonore plus complexe, dans la droite lignée du titre précédent et prolongée sur le suivant.
Si vous ignorez que vous avez ce découpage en huit parties, vous avez l’impression d’entendre une seule longue pièce musicale. Ce n’est pas surprenant dans ces conditions que RITUAL soit présenté comme une « symphonie électronique ». Je retrouve en effet bien la même idée d’une composition cohérente, comme on en trouve beaucoup en classique, avec toutefois des mouvements distincts. Le cœur de l’album monte ainsi dans les tours, tout en restant relax dans l’ensemble et parfaitement agréable en soirée. Jon Hopkins imagine une bande-sonore intense qui collerait parfaitement à un film, mais qui se suffit à elle-même. Chaque partie ajoute une touche supplémentaire à l’édifice, avec la sixième qui fait place à quelques voix et qui est sans doute le point culminant de l’album. On redescend ensuite sur les deux dernières parties, pour une douzaine de minutes qui relâche la pression et offre un retour au calme des plus plaisants. RITUAL se termine même sur des ronronnements félins ce qui, cela va sans dire, a redoublé mon attrait pour l’album et devrait finir de vous convaincre de lui accorder une écoute.