Random Access Memories (Drumless Edition), Daft Punk
Random Access Memories (Drumless Edition) porte bien son nom. C’est Random Access Memories, l’ultime et culte album de Daft Punk qui a fêté cette année son dixième anniversaire et je m’excuse pour le coup de vieux, dans une nouvelle édition sans la batterie. Pourquoi diable retirer la batterie sur cet album mythique, me demanderez-vous. C’est une excellente question, que je me suis aussi posée et j’ai décidé que cela méritait bien une ou deux écoutes supplémentaires de ces morceaux que je connais par cœur pour tenter de trouver une réponse.
Premier constat, c’est vraiment l’album original sans la piste avec les percussions. Je m’attendais à des ajustements ou de nouveaux arrangements, il n’y a rien de tel : Random Access Memories (Drumless Edition) est identique à l’original, à la note près. Ce qui rend certains passages assez étranges, en particulier sur « Giorgo by Moroder », quand on nous parle du fameux clic et que l’on n’entend rien du tout. Autant le dire, l’absence de la batterie se ressent sur bon nombre de morceaux, surtout les plus dansants. Typiquement, « Get Lucky » perd beaucoup en abandonnant la batterie et le morceau n’est plus que l’ombre de lui-même. Tout n’est pas négatif pour autant et d’autres titres passent parfaitement sans les percussions, voire sont plus intéressants sur cet album. C’est particulièrement le cas sur l’enchaînement « Beyond » et « Motherboard » qui ont toujours formé une rupture, comme une pause après le titre légendaire avec Pharrell Williams. Débarrassés de la batterie, ils gagnent en légèreté et permettent de mieux apprécier le travail d’orfèvre réalisé par le duo.
Après quelques rotations de cette nouvelle édition, j’ai réécouté l’original et il faut quand même bien reconnaître que les percussions n’étaient pas superflues. Qui l’eut cru ! Random Access Memories (Drumless Edition) reste constitué de tubes qui sont toujours parfaitement identifiables et même appréciables dans une version plus calme, façon fin de soirée. La basse sert aussi elle aussi à marquer le rythme et à cet égard, elle peut prendre partiellement le relai, sans atteindre le même niveau d’intensité et surtout, sans offrir le même rendu. Fallait-il sortir une énième version de Random Access Memories pour l’apprendre ? Non, bien sûr que non. J’ai toutefois apprécié cette petite plongée dix ans dans le passé, une petite dose de nostalgie de temps en temps ne peut pas faire de mal.