Nova Cardinale, Superpoze
Comme ni son nom de scène, ni même sa musique ne le laissent entendre, Superpoze, alias Gabriel Legeleux, est un artiste normand. Son troisième album, Nova Cardinale, est dans la lignée des deux précédents : uniquement instrumental, rempli de compositions sophistiquées où les musiques électroniques échangent avec les instruments traditionnels. Les douze morceaux qui le composent sont tous très simples d’accès, avec des mélodies faciles à identifier et qui permettent d’accrocher rapidement à l’album. Cette simplicité est un prélude à des compositions d’une grande richesse qui se dévoilent progressivement au fil des écoutes. Nova Cardinale est une œuvre qui s’apprécie d’autant plus sur la durée et qui se passe sans peine des mots pour passer ses messages.
Dans la note d’intention qui accompagne son troisième album, Superpoze revendique ce choix d’une musique sans parole, où les instruments sont suffisants, où ils n’accompagnent rien et n’ont pas d’autre rôle que de composer une toile sonore qui se suffit à elle-même. Et quelle toile ! Nova Cardinale est, d’après son créateur, « un monde plus qu’un récit » : ce n’est pas un album conceptuel qui raconte une histoire, en effet, mais ce pourrait être la bande-originale d’un film. On peut se perdre avec délice au milieu des multiples instruments rassemblés pour l’occasion. Le piano est structurant, on entend aussi du violoncelle, de l’orgue, des chœurs, du glockenspiel même par endroits, une batterie acoustique ici, des boîtes à rythmes là et quelques synthétiseurs pour la touche électronique. Cette balade dans l’univers de Superpoze tombe parfaitement juste et elle est enivrante : un magnifique album que vous auriez tort de ne pas découvrir.