No Highs, Tim Hecker
Classer la musique est toujours un exercice bien compliqué et je demande pour preuve l’ambient, un genre fourre-tout dans lequel on retrouve à peu près tout et n’importe quoi. Je ne peux pas dire que je connais la carrière de Tim Hecker par cœur, puisqu’avant celui-ci, je n’avais écouté qu’un seul album, Konoyo. Sorti en 2018, il m’avait fasciné par son côté tortueux et expérimental, bien loin de l’idée que l’on se fait trop souvent du genre. Quelques années plus tard, je découvre No Highs et j’ai été hypnotisé dès les premières écoutes par « Monotony » qui l’ouvre. Plus de huit minutes maintenues par une même note répétée à l’infini et une tension qui monte tout au long du titre. C’est brillant et c’est un concept que l’on retrouve tout au long de l’album, sans pour autant tomber dans la répétition.
Bien au contraire, les ambiances évoluent constamment le long de ces onze morceaux, pour 51 minutes d’une musique entièrement instrumentale, forcément. Tim Hecker reste toujours dans une forme de minimalisme qui ne l’empêche pas de constituer des ambiances oppressantes, tout en permettant à l’auditeur de respirer. J’aime beaucoup à cet égard « Lotus Light », un autre morceau qui dépasse les huit minutes et qui se construit sur quelques notes qui rythment l’ensemble tout en oscillant entre tonalités sombres et aériennes. En plus de ces titres plus ambitieux, des interludes plus simples permettent de faire une pause, avant de repartir de plus belle. C’est peut-être quand le saxophone de Colin Stetson fait son apparition que No Highs se révèle le plus pour moi. Un parcours sans fausse note qui me donne envie de découvrir la discographie entière de Tim Hecker.