Never Let Me Go, Placebo
Comme un artisan japonais peut perfectionner son art toute sa vie jusqu’à devenir le meilleur dans un domaine précis, certains groupes ou artistes améliorent leur style sans chercher à en changer album après album. Même si j’ai un toujours eu un faible pour ceux qui ont évolué radicalement au court de leur carrière, je dois aussi reconnaître qu’une formule n’est pas nécessairement meilleure qu’une autre. La preuve, Never Let Me Go ressemble au Placebo que j’écoutais dans ma jeunesse et ce n’est pas une mauvaise chose pour autant.
C’est leur huitième album et il est sorti après une pause de huit ans. À l’écoute, on retrouve tout d’abord le timbre de voix inimitable de Brian Molko, celui qui fait que la musique de Placebo est reconnaissable entre toutes. Le chanteur conserve toute la maîtrise de son instrument et sa voix reste aussi intense que dans les années 1990. On entend aussi des arrangements proches de ceux des premiers albums, la place proéminente de la batterie et des alternances de moments calmes et plus énervés. Ce n’est pas particulièrement original et on pourrait regretter l’absence d’évolution, mais Never Let Me Go est un album prenant et plaisant.
À défaut de révolutionner quoi que ce soit et au risque par endroit de tomber dans l’auto-caricature, ces treize titres s’ancrent vite en tête et Placebo parvient à jouer sur ma corde nostalgique. Ce n’est pas si mal…