Jonny, The Drums
Est-ce que j’ai d’abord écouté Jonny pour sa pochette ? Vous ne pourrez pas le prouver. C’est en tout cas avec ce sixième album que je découvre The Drums, groupe new-yorkais qui s’est formé à la fin des années 2000 et qui est désormais uniquement porté par son chanteur, Jonathan Pierce. Je n’avais aucune idée de ce qui allait m’attendre et j’ai découvert un album d’électro-pop qui m’a semblé sympathique bien qu’assez banal les premières écoutes. Et puis, j’ai été surpris de le relancer régulièrement dans la rotation quotidienne, si bien qu’après une vingtaine d’écoutes, je dois bien reconnaître que ce Jonny m’a plu, bien plus que je l’imaginais initialement.
La musique est classée dans l’électro-pop et on est indéniablement entre ces deux univers. Le résultat est une ambiance assez légère, du moins en apparence, car il y a une noirceur qui se cache derrière et qui fait tout l’intérêt à mon sens de l’album. Jonny opte pour des thèmes assez sombres, notamment l’enfance stricte du chanteur qui a souffert de l’environnement homophobe imposé par ses parents ou encore en évoquant d’anciennes envies de suicide sur l’ultime et saisissant titre. Même sans s’attarder sur les paroles, cette part plus sérieuse est évidente à l’écoute et forme un contraste saisissant avec l’insouciance affichée des compositions. La voix de Jonathan Pierce est parfaitement adaptée à cette ambivalence, là encore entre la légèreté de la pop et la gravité de son introspection. Les seize titres qui composent Jonny sont tous assez courts et même s’ils ne sont pas tous aussi réussis, ils forment un ensemble franchement sympathique. Comme quoi, on peut parfois se fier à une pochette…