How To Replace It, dEUS
Je ne m’attendais pas vraiment à un retour de dEUS. Le groupe de rock belge n’avait pas publié de nouvel album depuis 2012 et il semblait acquis que leur brillante carrière restait désormais dans le passé. Mais non, le groupe originaire d’Anvers est bien retourné au studio dix ans plus tard pour produire How To Replace It. Douze titres qui sont indéniablement dans l’esprit et la sonorité du groupe, sans tomber dans la répétition pour autant et en osant même ici ou là quelques idées originales.
Tom Barman, chanteur et surtout leader du groupe, a beau avoir passé la cinquantaine, sa voix reste reconnaissable entre toutes et il apporte d’emblée ce son que l’on a toujours associé à dEUS. J’étais surpris néanmoins de le découvrir dans des domaines que je ne l’imaginais pas emprunter, que ce soit pour « 1989 » un timbre plus posé et grave qui va chercher du côté de Leonard Cohen avec une étonnante évocation des années 1980 qui n’est pas vraiment la routine du groupe. Ou alors pour « Le Blues Polaire » qui conclut l’album avec un morceau en français qui m’a cette fois évoqué un Alain Bashung, là aussi une surprise par rapport à la production habituelle de dEUS. Entre les deux, le rock plus brut des débuts n’a pas disparu — et le titre inaugural éponyme en est un bon exemple — même si How To Replace It évite toujours le piège de la répétition. Ce huitième album studio en quasiment trente ans de carrière ne dépareille pas, mais il n’est pas non plus superflu.
Varié et plaisant d’un bout à l’autre, j’ai beaucoup apprécié ce retour de dEUS qui m’a donné envie de me replonger dans leur discographie. Que je ne connais au fond pas si bien que cela, même si les albums des années 2000 ont souvent tourné dans mes platines virtuelles de l’époque.