The Four Quarters, The Solem Quartet
Peut-on réinventer la musique de chambre au XXIe siècle ? The Solem Quartet est un quatuor à cordes britannique qui pourrait difficilement offrir une composition plus traditionnelle : deux violons, un alto et un violoncelle, c’est une formule éprouvée depuis plusieurs siècles. Et pourtant, The Four Quarters, leur premier album, ne ressemble en rien aux compositions de Haydn ou de Mozart.
Les quinze morceaux qui le composent explorent la musique classique d’hier et contemporaine, de Henry Purcell à Kate Bush en passant par Béla Bartók. Le nom comme la structure de l’album sont fournis par The Four Quarters, une pièce du compositeur contemporain Thomas Adès qui décrit une journée du matin au soir. Elle est découpée en quatre parties qui ouvrent et ponctuent l’ensemble d’un bout à l’autre. Entre ces morceaux, on évolue au grès des époques et des genres pour former un album remarquablement cohérent, une prouesse liée aux arrangements du quatuor. Les quatre instruments à corde composent une toile riche et complexe, avec quelques ajouts modernes, à l’image de « Be Nice To See You », un morceau étonnant composé en partie… d’appels téléphoniques.
The Four Quarters n’est pas de la musique de chambre qui s’écoute d’une oreille distante et distraite. L’album demande une implication minimum et quelques écoutes pour l’apprécier pleinement. Comme toujours, la contrepartie est évidente : The Solem Quartet parvient à composer une musique qui s’apprécie de plus en plus au fil des écoutes et qui ne s’érode pas avec le temps.