Bronco, Orville Peck
La country n’est pas ma tasse de thé, non pas que je n’apprécie pas du tout le style musical, mais je ne l’écouterais pas sans une bonne raison de le faire. Le fait qu’Orville Peck soit un artiste ouvertement et résolument queer offre cette bonne raison. Toujours masqué sous des franges, le jeune canadien joue la carte du mystère et cache sa réelle identité — qui est assez facile à retrouver si on la cherche… — pour que l’on se concentre mieux sur sa musique.
Deux albums à son actif, Pony en 2019 et Bronco qui vient de sortir. J’ai découvert les deux d’un coup et je crois que je préfère toujours le premier, même si Bronco s’améliore au fil des écoutes. L’aspect country est bel et bien présent et sur quelques morceaux, j’ai du mal à passer outre, notamment sur les duos du dernier album. Orville Peck parvient toutefois à ne pas rester bloqué dans la formule ancestrale et il fait évoluer les recettes avec des sonorités plus modernes, sans aller jusqu’à fusionner le genre avec un tout autre univers comme a pu le faire Lil Nas X. Les instruments restent traditionnels, tout comme la le format ou la structure des morceaux et même la voix suave du chanteur vont dans cette direction. Les balades amoureuses homosexuelles l’en éloignent dans ce milieu hétéronormé et il assume de plus en plus une forme de folie, que l’on retrouve davantage dans Bronco, avec une richesse musicale plus affirmée.
Pony était moins sophistiqué et un petit peu plus sec, et sans doute plus à mon goût. Mais quoi qu’il en soit, je ne comprends pas trop comment j’avais pu passer à côté à sa sortie, je suis ravi d’avoir découvert Orville Peck et j’ai hâte de découvrir ce qu’il aura à offrir à l’avenir.