The Marvels, Nia DaCosta

The Marvels, Nia DaCosta

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Il y a sans doute une lassitude bien réelle qui s’installe autour du gigantesque et interminable Univers cinématographique Marvel. The Marvels est le trente-troisième long-métrage, auquel il faut rajouter toutes les séries, c’est aussi l’un des épisodes de la cinquième phase de la saga… bref, c’est un tel monstre que le public s’en éloigne forcément. Pour autant, j’ai du mal à comprendre le désamour pour le film réalisé par Nia DaCosta. Sans être un chef-d’œuvre, loin de là, je l’ai trouvé bien plus divertissant et fun que bien des Marvel récents. Même si l’histoire principale n’est pas particulièrement originale, ni même intéressante, le trio de personnages principaux fonctionne parfaitement bien et la légèreté est de rigueur, ce qui ne fait jamais de mal dans cette saga. De là à penser que le genre de ces personnages a joué dans le jugement étonnamment dur de The Marvels, il n’y a qu’un pas.

Suite de Captain Marvel, le long-métrage est aussi un prolongement de Miss Marvel, une série Disney+ que j’avais trouvée sympathique, malgré quelques clichés un petit peu pénibles. On retrouve ainsi le personnage de Kamala Khan, alias Ms Marvel et fangirl absolue de Captain Marvel. Par un curieux concours de circonstance, son pouvoir est entremêlé avec celui de la super-héroïne, ainsi qu’avec celui de Capitaine Rambeau que l’on avait découverte dans WandaVision1. Les trois femmes changent de place lorsqu’elles utilisent leur pouvoir en même temps, ce qui est l’occasion de quelques scènes fort amusantes, notamment quand la maison familiale de Kamala devient le décor d’un combat intergalactique. L’ambiance est alors légère et même s’il ne s’agit que d’une énième variation de l’humour Marvel, je l’ai trouvé bien amené et même assez amusant. Même par la suite, quand l’intrigue principale se met en place avec la grande méchante qui veut faire le mal™, The Marvels sait garder cette légèreté bienvenue. À l’image de la séquence sur la planète où tous les habitants chantent et dansent pour s’exprimer, dans une sorte de Bollywood à l’autre bout de l’univers. Nia DaCosta opte pour un ton résolument allégé, quitte à laisser de gros morceaux dans des ellipses, à l’image du sort qu’on imagine tragique, réservé à ces habitants laissés derrière sans ménagement.

Cela fait partie des défauts indéniables du projet, le fil rouge est sans doute trop sombre par rapport au reste. Malgré tout, le film sait rester court pour un Marvel — même pas deux heures, imaginez ça ! — et je ne me suis pas ennuyé. Évidemment, j’aurais apprécié que Disney fasse un effort de plus et ne se contente pas de glisser un drapeau LGBTQ+ dans une scène. Il faudra se contenter du clin d’œil et de l’hypothèse que toutes ces femmes sont réunies uniquement par de fortes amitiés. Quoi qu’il en soit, j’ai apprécié ce film de superhéros majoritairement féminin, même si c’est tout de même bien déprimant de penser que c’est une différence notable à relever en 2024. Étant donné le four au box-office, j’imagine que Disney ne compte pas réellement creuser ce sillon et c’est bien dommage.


  1. Confession : j’avais zéro souvenir du personnage. Il y en a beaucoup trop pour tenter de tous les garder en mémoire… ↩︎

Informations

Année : 2023

  • Nationalité :
  • États-Unis
  • Genres :
  • Science-Fiction
  • Aventure
  • Action

Durée : 1h45