Dune : deuxième partie, Denis Villeneuve

Dune : deuxième partie, Denis Villeneuve

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S’il y en avait un qui pouvait s’attaquer à l’immense saga Dune, c’était bien Denis Villeneuve. Le réalisateur québécois a prouvé bien des fois qu’il pouvait créer des univers immenses et crédibles, notamment en science-fiction. Malgré tout, les romans de Frank Herbert ne sont pas faciles à transposer et je craignais le pire, jusqu’au moment où j’ai découvert Dune. Pour l’avoir revu juste avant cette suite, je reste toujours aussi épaté par sa vision d’Arakis et c’est confiant que je suis allé voir Dune : deuxième partie. Plus longue d’une dizaine de minutes, cette suite se consacre à la deuxième moitié du roman original et offre ainsi une conclusion naturelle à l’affrontement entre Atréides et Harkonnen, tout en ouvrant la porte grande ouverte pour une suite qui adapterait le deuxième livre et sur laquelle Denis Villeneuve et Hans Zimmer travaillent déjà. En attendant, j’ai été de nouveau bluffé par le gigantisme de l’univers et l’esthétique imaginée par le cinéaste, hyper graphique, colorée ou au contraire noire et blanche, jamais gratuite.

Certes, Dune : deuxième partie perd en originalité par rapport au premier volet, qui était étonnamment contemplatif. Ici, on revient sur un blockbuster plus conventionnel, avec de nombreuses séquences d’actions explosives et de multiples affrontements individuels et collectifs. Le premier Dune était à cet égard plus intéressant, ce qui ne veut pas dire que la suite est décevante. Denis Villeneuve n’a pas abandonné sa manière de faire pour pondre un film d’action sans âme et on retrouve ses images si soignées, son sens de la mise en scène, ses jeux sur les couleurs et aussi un travail important sur la psychologie. Dans les grandes lignes, il est question ici de l’ascension au pouvoir de Paul, qui devient finalement le Messie de Dune et qui parvient à détruire la maison Harkonen en vengeant son père par la même occasion. Contrairement à la version de David Lynch qui était bien trop court pour tenter d’offrir une conversion un tant soit peu cohérente, cette adaptation prend son temps pour humaniser le personnage principal. Paul ne veut pas de ce rôle attribué par la prophétie, il veut juste être accepté par les Fremen comme un des leurs et son processus de conversion est ainsi lent et particulièrement bien rendu. Le choix de Timothée Chalamet dans ce rôle clé s’explique mieux, il fallait un acteur capable de rendre crédible cette conversion et il le fait à merveille. Son jeu est transformé au fil du long-métrage et il est méconnaissable à la fin.

Le reste du casting est à la hauteur de sa prestation, j’ai beaucoup apprécié également le jeu de Zendaya et le duo parvient à éviter la romance gênante, en trouvant comment la rendre convaincante sans tomber dans le niais. Néanmoins, la véritable star de Dune : deuxième partie reste bel et bien l’image. Denis Villeneuve se surpasse de film en film, je ne sais pas au juste comment il fait, mais je crois que son talent s’aiguise un petit peu plus à chaque nouveau passage derrière la caméra. Que retenir ici ? Si l’on connaissait les décors désertiques, les voyages à dos de ver sont aussi époustouflants et crédibles qu’on pouvait l’espérer. Visuellement, la partie sur la planète Harkonen est peut-être la plus forte, avec un noir et blanc magnifique et nullement gratuit, puisque le réalisateur trouve comment le justifier avec ce soleil sans couleur. De manière plus générale, le gigantisme des décors est à couper le souffle. C’est simple de créer des maquettes et ça l’est encore plus à l’ère du numérique ; ce n’est pas si facile de ressentir qu’un décor ou un vaisseau est immense et c’est ici toujours le cas. J’espère que Warner Bros laissera Denis Villeneuve poursuivre son exploration de la saga Dune et j’ai hâte de voir ce qu’il a encore à nous proposer.

Informations

Titre original : Dune: Part Two

Année : 2024

  • Nationalité :
  • États-Unis
  • Genres :
  • Science-Fiction
  • Aventure
  • Action

Durée : 2h45